• Grand Raid 73 - Samedi 23 Mai 2015

    Voilà un trail qui m’interroge, me fascine depuis plusieurs années. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai coché, décoché la date sur mon agenda mais cette année j’y suis, je le fais !! L’année dernière, j’avais déclaré forfait suite à un volume d’entrainement trop conséquent et à de trop nombreuses séances de vma, le mollet n’avait pas pu encaisser la charge !

    Au menu du jour, durant ces 73km et 4800mD+, il y aura des longues montées, des cols, des sommets, de jolies descentes, des paysages montagnards, des rivières, des ravitos gargantuesques, un beau lac, du soleil, des nuages, de la joie, des rires, des bénévoles chaleureux et hauts en couleurs, des potes, Raymond, ma Sarah et surtout pas de course contre le chrono. Seulement, le plaisir de courir entre amis dans un milieu somptueux !


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    Vendredi soir, la route était longue depuis le Jura, nous arrivons chez mes beaux-parents à la tombée du jour. Je finalise la préparation de mes affaires, le soleil se couche sur les sommets de demain.

    La nuit était courte mais le sommeil était de qualité, c’est un bon point ! Il est 2h50, il fait nuit noire, le ciel est dégagé et le chat dort à poings fermés dans la cabane. Je suis seul devant mon p’tit dej, je suis serein mais je ne traine pas. J’enfile ma nouvelle tenue de course, je remplis mes réserves en eau et je descends à Cruet retirer mon dossard, n°106.
    Sur place, je retrouve mon ami Raymond devant son bol de café et ses tartines. Les coureurs commencent à arriver, Franck (rencontré lors du Trail du Val de Loue) est de la partie plus deux autres collègues à lui, Nicolas et Cédric. Je croise aussi d’autres trailers que je suis via les réseaux sociaux mais aucun signe de Xavier, dommage car depuis notre reco de l’UTB en 2014, je n’ai pas eu l’occasion de le revoir !

    Il est grand temps d’aller se placer sous l’arche de départ pour écouter les dernières recommandations. Nous sommes entre amis, ça rigole déjà et le départ est donné. Nous rattrapons Raymond qui avait pris un poil d’avance sur la grille de départ ^^ Ça part cool, mais le groupe se casse des le premier virage, je reste avec mon acolyte. Mon dos est déjà trempé et ce n’est pas la fraicheur matinale qui me fait transpirer à grosse gouttes mais ma poche à eau qui fuit, galère !! Je ralentis la cadence, déjà très douce, pour essayer de bricoler la chose. Les coureurs me passent les uns après les autres et rapidement, deux gus me rejoignent et s’arrêtent à mes cotés. Je suis bel et bien dernier, je discute avec les serre-files ! Je minimise la fuite et repars au contact de mon ami avant d’attaquer la montée jusqu'à la Roche du Guet. Nous prenons un groupe et suivons la cadence. Le souffle est plus que correct à cette allure, ce qui nous permet de discuter facilement. Les gens se mêlent aux discussions, l’ambiance est bonne. Le soleil se lève, ses rayons percent à travers les arbres et le spectacle avant d’atteindre le sommet est grandiose.

                 

    Armé de mon appareil photo et de mon téléphone, je mitraille, je donne des infos à la famille et quelques amis triés sur le volet. Je commence à descendre sur les lapiaz glissants à souhait. J’ai les deux mains prises par mes appareils en plus de mes bâtons, je ne peux donc pas attraper le câble qui assure cette courte descente et manque de peu de me ramasser sévère ! La prochaine fois, je rangerai mon bordel avant d’attaquer une partie risquée.
    Nous sommes sur des sommets dégagés et passons, sans nous arrêter, devant la croix de Tormery, qui domine Chignin.

    Le tracé continue parmi les buis et la descente est de plus en plus marquée. A force de prendre des photos, mon compagnon se fait la belle. J’accélère la foulée et je rattrape Nico et Cédric qui ne suivront pas mais resteront pas loin derrière. Je récupère Raymond et Franck en bonus. Nous arrivons tous les trois à La Thuile pour le ravito, on refait le plein, ça nous met de bonne humeur et comme d’habitude le comté, j’en mange sans compter he Nico et Cédric sont désormais avec nous, nous repartons tous ensemble, la classe !

                   

    Nous longeons le lac, où se trouvent quelques pêcheurs qui seront certainement dérangés une bonne partie de la matinée par de drôles de loustics venus courir sur leur montagne. Je me sens tout à coup léger mais à la fois j’ai l’impression qui me manque une chose... mince mes bâtons ! Allez, retour express jusqu’au ravito, je récupère mes cannes et je rejoins mes camarades de jeux ! (ça sera la seule fois durant cette journée ou j’aurai réellement couru « vite » winktongue)

    Les choses sérieuses commencent, nous nous dirigeons vers le Pic de la Sauge. Pour moi la grosse difficulté de ce trail est là ! S’économiser sur cette rude montée ponctuée par des coups de cul fantastiques. Par endroits, il n’est pas possible de poser le pied à plat, en fait la majeure partie de la montée se fait sur la pointe des pieds, les mollets apprécient ! Les bâtons me seront d’une grande utilité et pendant un bon moment, plus personne ne parlera ! Nous prenons notre temps et profitons de la nature qui nous entoure. Chacun a sa technique pour monter sans se cramer les jambes. Moi, je fais des photos, ce qui me permet de faire des micro-pauses, d’autres prennent de l’avance et se calent pour nous prendre en vidéo et il y en a même qui trouvent du réconfort dans des barres de snickers he

                 

                 

                   

    Au sommet, nous sommes pointés par Florent Hubert (organisateur de l’Echappée Belle). Nous papotons le temps d’attendre de reste du groupe. La vue qui s’offre à nous, nous renseigne sur le futur de la journée, la pointe de la Galoppaz est bien loin alors que le Mont Colombier n’est pas encore visible, tout un programme.
    Une fois de plus nous reprenons le sentier ensemble dans la bonne humeur jusqu’au pied du « mur » !

                  

    Chacun imprègne le rythme qui lui convient pour gravir la Galoppaz, on s’attend en haut. Sur les hauteurs, la vue est splendide et les sommets se succèdent. Le Grand Roc et en fond, le point culminant de la course, le Mont Colombier ! J’encre dans mon cerveau cette image tout simplement magnifique, cette grandeur d’espace qui me fait tant vibrer, merci pour ce parcours qui promet encore de belles émotions !

    Durant la descente, je profite de l’élan d’un solide gaillard pour lâcher le p’tit train de cinq coureurs que nous sommes. Je n’ai pas décidé de leur fausser compagnie mais depuis les dix premiers kilomètres j’ai la couture du short qui frotte dangereusement à mon patrimoine... Sarah, qui m’attend au point d’eau (32ème km) sera là avec le boxer demandé qui sauvera notre progéniture ! Le temps que je m’affaire à mes occupations, les autres wagons arrivent en gare, le timing est parfait ! Nous repartons désaltérés en direction d’Aillon-le-Jeune.

                 

                 

    Je crois que c’est la première fois que je reste aussi longtemps sur un ravito ! Faut dire qu’il y a moyen de se faire plaisir avec toutes ces bonnes choses, alors on fait honneur ! « Le repas » s’éternise et le temps se couvre. Franck partira devant, suivi de près par Nico et Cédric. Raymond et moi poursuivons « le banquet » encore un peu.
    Nous repartons rassasiés et un peu refroidis certes mais pas pour longtemps car les 1500mD+ qui nous séparent du Colombier auront le temps de nous réchauffer.

                 
                 Photo: Pierre Dufaud 

    Nous évoluons depuis un bon moment en sous bois, ce n’est pas pour me déplaire mais une certaine lassitude me gagne. Quand je viens en montagne, ce n’est pas pour aller aux champignons, j’ai besoin de voir des sommets, des cols, des rochers... la montagne, quoi ! Devant nous, quelques coureurs que nous rattrapons sans forcer. Parmi le groupe, se trouve Cédric pas au mieux de sa forme mais il nous incite à rejoindre les deux autres un peu plus loin devant. En effet, un peu plus tard nous rejoignons Nicolas installé dans son rythme de croisière et qui n’accrochera pas le train en marche, dommage !

                 

    La vue se dégage peu à peu mais les coureurs se font rares. Franck nous aura pris une sacrée avance à Aillon. La forêt disparait et laisse place à une magnifique clairière dans laquelle nous pouvons voir le cheminement des trailers jusqu’au Col de la Cochette, 200m plus haut ! Nous apercevons Franck tout petit et l’écho de nos appels résonne dans cette cuvette géante, il nous fait signe.

                 

    Au col, il ne fait pas bien chaud mais j’attends quelques minutes mon ami avant d’attaquer la fameuse boucle du Mont Colombier. Nico est en contrebas dans la clairière mais pas de Cédric en vu.
    Emmitouflés dans nos coupe-vent, nous nous élançons droit dans la pente.

                  

    J’attaque la montée énergiquement, je n’ai pas envie de prendre froid, mais derrière Raymond ne suit pas. Je l’encourage vivement mais là, rien n’y fait. Sur ce coup, ça sera chacun son allure. Etant encore bien frais, je m’en donne à cœur joie tout en poussant sur mes bâtons. Je me surprends même en train de siffler tellement mon bonheur est grand, l’instant est magique ! Les vues sont incroyables mais avec l’altitude et le froid, le brouillard fait vite son apparition.

                 

                  

    Je ne m’éternise pas au sommet, je prends tout de même le temps de me ravitailler avant cette grosse descente et de finaliser la boucle en repassant au Col de la Cochette. Avant de basculer, je rattrape Franck, nous décidons de continuer le chemin tranquillement afin que les autres puissent nous rejoindre. Nous discutons de cette folle montée, de ce trail qui nous émerveille et bien d’autres choses. Nous regagnons assez rapidement un autre point de contrôle aux Chalets de la Fullie, il y a un point d’eau, des spectateurs courageux et ma Sarah ! Je profite de cette pause pour changer mon haut trempé par cette fuite qui ne cesse pas. Je suis désormais au sec et au chaud cela me fait du bien.

                  

                  

    A notre grande surprise, Nicolas nous rejoint, suivi d’une poignée de minutes par Cédric qui nous donne des news de l’ambassadeur. Entre temps, Franck repart car le froid le guette. Les nouvelles de Raymond ne sont pas super, il s’est pris un joli coup de bambou dans la montée du Colombier. Connaissant le bonhomme, il va vite se refaire une santé, je ne m’inquiète pas (trop) pour lui. Nico et moi décidons de reprendre la route tranquillement, le temps que Cédric se désaltère. Très vite nous nous retrouvons à trois mais pas pour bien longtemps car Cédric commence à faire les frais de son estomac. Le ravitaillement au Mont Pelat est en vue mais la pente laisse mes deux compagnons sur place, ils me rejoindront là-haut.


                 

    A peine arrivé, je vois Franck repartir. Il m’explique que cela fait un petit moment qu’il nous attend alors pour ne pas prendre froid, il reprend la course. Nous verrons bien si on finit la course tous ensemble ou non.

                  

    Je m’installe à table et je réédite le gueuleton d’Aillon. Il ne reste plus grand chose des grillades, dommage car cela faisait un moment que l’on en parlait et la réputation du ravito au Mont Pelat n’est plus à faire ! Nico, Raymond et Cédric arrivent dans le quart d’heure qui suit, c’est royal ! Je profite de tout et je prends même le temps de me faire dorloter par un massage (technique Bowen). Cédric est également allongé mais le travail sera plus long. En sortant de la pièce surchauffée, le froid m’envahit. Mes deux acolytes sont partis depuis peu et je ne sais pas si je vais attendre bien longtemps Cédric. Je rentre à nouveau dans la salle de massage, Cédric ne sait pas s’il s’arrête là ou s’il continue la course. Il me dit de partir et de rejoindre les autres, je le salue et l’encourage à continuer même si le rythme est lent !
    Le massage m’a fait du bien, je galope comme un lièvre et j’ai une pêche d’enfer, je pars à la chasse de mes compagnons. L’avance n’était pas bien grande, faut dire que moi en courant et eux en marchant, j’ai vite fait de rattraper mon retard. Le profil est désormais descendant et une fois de plus nous sommes en pleine forêt. Au détour d’un virage, Sarah fait son apparition. Ça fait du bien au moral et je suppose que le Col du Marocaz n’est pas loin.

    Nous restons quelques minutes au poste de contrôle, je me fais soigner mon doigt, l’ambiance y est terrible. Merci à vous ! Je quitte une dernière fois ma douce et nous relançons la machine à travers bois, chemins boueux et rivières. On imprègne un petit rythme sympa, l’envie d’en finir commence à se faire sentir et surtout l’idée de passer sous les 16h nous motive grandement ! Le final, je le connais par cœur, ça aide dans les moments un peu moins sympathiques. Nous sortons enfin du bois et passons vite fait le dernier ravitaillement à Monlambert. La fin est proche, nous traversons un dernier sous bois descendant, Cruet est en vue.

                 

    Nous nous lançons le petit challenge de terminer sous les 15h30 de course, soit d’arriver avant 20h30, juste à temps pour le souper !! Le rythme s’accélère et les motivations de chacun vont bon train et ça rigole encore ! Nous sommes dans le village, un dernier virage et nous voilà Nicolas, Raymond et moi en ligne pour franchir l’arche à la même seconde en 15h27 (et 18sec), contrat rempli !

                 

    Nous, nous retrouvons tous ensemble autour d’un bon repas dans la salle que nous avons quittée de bonne heure ce matin. Cédric termine à son tour sous nos ovations. Nous sommes tout les cinq « finisher » et nous terminons la journée comme elle a commencé, dans la joie et la bonne humeur, la boucle est bouclée et le trail terminé !

    C’est un trail somptueux mais difficile. Le tracé dans ce massif des Bauges est tout simplement splendide et la qualité de l’organisation, du balisage et la motivation des bénévoles est remarquable ! Un grand merci à vous tous qui nous offrez de votre temps pour que l’on passe un moment inoubliable !
    Un grand merci à mes camarades de jeu avec lesquels j’ai passé un véritable moment de plaisir, à mes amis et famille pour leurs messages de soutien, mes beaux-parents pour la maison et ma douce Sarah sur qui je peux compter à chaque fois !

                 
    A gauche: Franck, Daniel, Raymond, Cédric
    A droite: Will, Nicolas, Dominique, Michelle se cache

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  • Commentaires

    1
    Raymond
    Vendredi 29 Mai 2015 à 11:46

    Très beau CR et une très belle balade entre copain. Je t'ai trouvé en belle forme pour un blessé. Merci pour ce bon moment en rando course comme dans la lecture de ton vécu.


    A Bientôt

    2
    Oliv de Gre
    Vendredi 29 Mai 2015 à 15:56

    Bien joué mec! Très beau récit, et encore une fois de magnifiques paysages :-) C'est sympa de les faire partager, sans avoir à faire 73km sur plus de 4000m D+  happy

    A un de ces 4! La biz

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