• Marathon du Mont-Blanc – Dimanche 01 juillet 2012

    C’est en famille que nous nous rendons à Chamonix pour ce 10ème Marathon du Mont-Blanc.

                  

    Mes parents, qui ont fait le déplacement depuis Cabannes (petit village des Bouches-du-Rhône, situé à 15 km de St Rémy-de-Provence et à 17km d’Avignon), font une halte pour manger à la maison et en début d’après-midi nous continuons ensemble la route jusqu'à Chamonix où nous attendent mes beaux-parents venus de Chambéry. Presque toute la « trail2will’s Family » étant présente, le week-end peut commencer !


                  

    Nous allons retirer le dossard au gymnase l’ENSA, rien à dire l’organisation est au top. Toutes les informations sur le déroulement de la course, l’après course, le suivi des coureurs, etc. sont expliquées par les bénévoles et avec le sourire !
    L’après-midi est plutôt tranquille, on flâne dans les rues de Chamonix tout en étant émerveillés d’être si près du « Toit de l'Europe ». J’en profite également pour donner rendez-vous à Alexandre Laville (http://lartdeschoix07.over-blog.com) pour faire plus ample connaissance autour d’un verre. Les blogs et mails c’est chouette mais rien ne remplace les rapports humains ! Le personnage est super sympa, agréable et très serein. Mais il faut se méfier de l’eau qui dort comme on dit, car Alex est un très bon et redoutable coureur. Il estime son temps entre 5h15 et 5h30 sur le marathon ! Moi je vais y aller plus cool, hein !
    Avec mes accompagnateurs du week-end nous nous rendons le soir à la pasta party pour une dernière ration de féculents où une soirée spéciale 10ème anniversaire du marathon était organisée avec la présence des vainqueurs des précédentes éditions, que du beau monde !! Ensuite nous sommes descendus à l’auberge de jeunesse (http://www.fuaj.org/Chamonix-Mont-Blanc) où l’on a passé une nuit plus ou moins calme mais très joyeuse !
    Le réveil sonne, il est 5h00. Je file prendre une douche rapide (un graaaand moment les douches de l’auberge !!!!), puis direction la salle à manger pour un p’tit déj fait maison. Dehors, le jour est à peine levé, il pleut, il tonne et un léger brouillard est installé. Bref pas très réjouissant avant une course en pleine nature, mais quand on aime…
    Dans le réfectoire, il y a déjà des coureurs en tenue du jour et fort bien affutés. Moi je suis en short et t-shirt Marsupilami… Rien à dire, je n’ai aucune pression et le Marathon du Mont-Blanc sera pour moi une belle sortie longue et une reprise suite à quelques problèmes au niveau des cuisses qui m’ont (encore) contraint à un repos total d’une semaine et demi. Les bienfaits de la Biokinergie* m’ont remis d’aplomb, faut dire que le lundi soir j’en menai pas large en allant consulter !! Mais j’étais bien là, à Chamonix, un marathon à courir, une pêche d’enfer et la pluie s’est arrêtée !
    Après avoir fini de me préparer, je me rends sur le lieu de départ, place Balmat en footing en guise d’échauffement (≈ 3km). Sur le chemin, je croise tout le team espoir Salomon et Killian Jornet. C’est sympa de voir ces gars ailleurs que sur les pages de magazines spécialisés !
    Sur la place, je retrouve Alex par le plus grand des hasards et nous discutons tranquillement avant d’aller se placer parmi la cohue. Alex disparait et je me positionne dans le 3/4 du peloton afin de ne pas gêner les mordus du chrono. Il y a foule, les visages sont moins relâchés que lors de mes précédents trails mais la bonne ambiance règne.

                  

                   

    Le compte à rebours débute, les corps se resserrent, nous piétinons jusqu'à l’arche de départ et c’est la délivrance !
    Il y a beaucoup de monde dans les rues que nous traversons, ça encourage, ça applaudit, les flashs des appareils photo crépitent et il y a même des sons de cloches
    Je pars tranquillement sur le chemin sans difficulté, qui nous mène jusqu’au pont qui traverse l’Arve. Le spectacle est fabuleux, le brouillard du petit matin qui se dégage de la rivière remonte les abords jusqu'à rejoindre la guirlande de coureurs.

    Nous attaquons ensuite des jolis chemins tourbés avec quelques petites montées mais sans difficulté. Pour certains coureurs, les bâtons sont déjà de sortie… Je continue mon bonhomme de chemin et retrouve Olivier, mon colocataire d’un soir sur le trail des Gorges de l’Ardèche et nous papotons jusqu’au premier ravito à Argentière. Un verre d’eau et nous repartons ensemble sur un rythme relax. Un peu plus tard je partirai seul en accélérant doucement. Nous traversons quelques jolies prairies face à ces immenses montagnes vertigineuses et attaquons quelques montées jusqu’à atteindre le col des Montets (alt. 1461m). Les jambes vont bien, le cardio n’est pas trop sollicité, je décide donc d’accélérer un peu jusqu’au prochain ravito de Vallorcine avant d’attaquer « ZE » montée ! Les paysages sont superbes, la montagne à l’état brut : c’est minéral, j’adore ! Les chemins sont très variables, nous passons par des sentiers plutôt roulants aux sentiers cabossés par les cailloux. Je croise un coureur en contre sens, le visage défait. Il a du mal à marcher, il boite. Je comprends que pour lui la course s’arrête là et cela me remet les idées en place quant à la vigilance et la concentration que l’on doit avoir sur certains sentiers.

                  

    Les passages tantôt à l’ombre, tantôt au soleil ne sont pas de très bonne augure pour moi. Je choppe un coup de froid et mon ventre commence à faire des siennes ! La descente vers Vallorcine n’est pas franchement terrible, mon esprit est alors parasité et obnubilé sur ces douleurs de ventre. – C’est dans ces moments là que je comprends mieux les personnes atteintes de MICI et que je suis fier de courir pour une association qui lutte pour les combattre www.afa.asso.fr – Le ravito approche, la fanfare s’en donne à cœur joie et je retrouve les miens.

                               

    Je me calme un petit moment au soleil, profite du réconfort de ma famille et me restaure tranquillement. Le ravito est bien fourni, j’en profite. Je prendrai 10 bonnes minutes pour me remettre d’aplomb avant de repartir pour la 1ère grosse montée de la course, 941m de dénivelé positif pour atteindre l’Aiguillette des Posettes (alt. 2201m). Je déplie mes bâtons et j’attaque droit dans la pente en compagnie d’Olivier qui m’a rattrapé. Un troupeau de bétail nous souhaite bon courage ! Le rythme n’est vraiment pas soutenu, le cardio ne monte pas plus que 70% de la Fcmax et impossible de dépasser, c’est la file indienne et pour moi il est hors de question de passer autre part que sur le chemin.

                  

    A certains endroits le sentier en foret se fait plus large et j’en profite pour passer des coureurs. Je pousse bien sur les bâtons ce qui me permet d’économiser les cuisses. Nous arrivons sur un large sentier carrossable et commençons à croiser quelques randonneurs. Le sentier qui nous mène au col des Posettes est assez monotone. Les pierres commencent à prendre le dessus sur la forêt mais les paysages que nous laisse entrevoir la brume, sont tout simplement grandioses !
    L’air se rafraichit sérieusement et sans attendre un nouvel épisode gastrique, j’enfile un gilet coupe-vent. Il sort du sac, il est tout chaud ça me fait un bien fou. J’alterne la marche rapide et la relance en courant jusqu’au prochain ravito. Stéphanie, la femme d’Olivier, me prends en photo et je m’apercevrais, en visionnant les clichés à la maison, que j’étais bien frais après cette belle montée, ce qui confirme mes ressentis. L’ambiance et le paysage au ravito sont superbes.

                  

    Je remplis mon bidon et ne tarde pas. Je reprends la route direction le sommet en empruntant une longue monotrace.

                  

    L’arrivée au sommet, à l’Aiguillette des Posettes est à couper le souffle. Je profite de cette vue pour recharger les batteries. Non pas que la course soit fatigante, mais pour la vie de tous les jours ! J’imprègne ces images dans un coin de ma tête et je me dis que j’ai de la chance d’être là. C’est d’une grande beauté ! Merci dame nature, je me gave de ce bonheur ! Au diable le chrono et le classement !!

                  

                  

    Olivier me rejoint encore une fois et j’en profite pour le suivre. Il est l’heure de décoller et c’est ensemble que nous attaquons la descente. Là, ce n’est pas la même chose ! Pas question de papillonner ou de rêvasser, la vigilance est de mise ! La pente est très prononcée et technique. Le sentier nous plonge parmi les rochers, les virages secs, des marches en bois… A certain endroits, quelques coureurs se font dépasser par leurs élans, heureusement sans gravité. Ils font des jolis « tout droit » en traversant la végétation. La pente s’adoucit et nous revenons dans un univers un peu plus végétal, les prairies, les arbres. Le sentier s’élargit, j’en profile alors pour allonger les pas et dépasser pour la dernière fois Olivier, en lui souhaitant une bonne fin de course. Avant d’arriver au village Le Tour, un groupe de personnes fait une hola aux coureurs, c’est super ! Nous passons dans le cœur du village, c’est charmant et typique des villages montagnards.

    Un peu plus loin, je profite du chemin assez roulant pour reprendre quelques coureurs. S’ensuit une jolie montée qui passe par-dessus le tunnel de Montroc suite à laquelle Mme 2will m’accompagnera sur une centaine de mètres où nous arrivons sur l’avant dernier ravito à Tré-Le-Champ pour la deuxième fois de la journée. Il y a beaucoup de monde, ma famille est là, il y a un même un musicien c’est une ambiance incroyable.

                                     

    Je prends mon temps, remplis mon bidon et je repars pour le dernier assaut final, les 12 derniers kilomètres uniquement en montée ! Je suis tranquille, les jambes répondent et je fais un petit bout de route tout en discutant avec un coureur de 56 ans au palmarès hallucinant. Le parcours n’est pas franchement difficile sur cette portion, je m’en donne à cœur joie et j’avance bien. Les premières goutes de pluie font leur apparition et la brume cache les sommets par intermittence, dommage. La pente s’accentue nettement et le terrain sinueux grimpe parmi les rochers. Je pousse bien sur les bâtons, les cuisses qui étaient jusque là en stand by font désormais leur boulot. Je me régale et sans trop m’en rendre compte, je passe de nombreux coureurs et déboule sur un sentier bien large. Quand la pente le permet, je relance en courant jusqu’au dernier ravito de la Flégère. Le temps est couvert, il pleuvine, donc pour ne pas attraper froid je m’arrête seulement pour prendre un verre d’eau et repars pour le final. La piste est superbe, on court sur un balcon et bientôt, porté par le vent, nous entendrons le speaker. Nous atteignons alors un passage technique, une sorte de cheminée où les marches sont extrêmement glissantes. L’organisation a mis en place une très bonne sécurité : un cordiste est là pour nous réceptionner si par malheur nous perdions l’équilibre. Faut dire que derrière le gars, y a plus rien...

    Après ces acrobaties, je repars sur un bon rythme servant de lièvre à un autre coureur. Nous parvenons à rattraper un petit groupe que je laisserai derrière moi un peu plus loin. Je regrette le temps car le paysage est bien voilé et nous empêche d’admirer la combe de la Charlanon et c’est dans un épais brouillard que nous traversons un joli pierrier.

                  

    Nous reprenons un gros sentier, la voie du speaker se rapproche de plus en plus et nous commençons à apercevoir des poteaux téléphériques, l’arrivée ne doit pas être bien loin… La brume nous cache le trajet restant, les fameux derniers lacets. Ça grimpe fort et certains coureurs sont à l’arrêt ! Le monde est toujours présent malgré la météo, les encouragements fusent dans tous les sens et l’idée de mettre le prénom sur le dossard est top. Ça motive et j’arrive même à relancer sur ce final terrible.


    Je passe le dernier virage, m’attaque à cet ultime mur et franchis l’arche d’arrivée en 7h09. Là, un bénévole me passe la médaille du finisher autour du cou !
    Je retrouve ma famille bien heureuse de me voir aussi frais, je récupère mon sac et nous nous réchauffons à la station de Planpraz devant un bon thé chaud avant d’emprunter les bennes pour redescendre sur Chamonix.

    Une course vraiment sublime dans un univers grandiose. Des vues incroyables et une ambiance à la hauteur de l’événement ! Les bénévoles sont tous extrêmement serviables et disponibles, bravo à vous. Le parcours peut être très costaud si on part trop fort… mais c’est tellement beau !
    Je me suis fait énormément plaisir sur cette course, malgré le nombre impressionnant de coureurs tout au long du tracé et bien heureux de t’avoir rencontré Alex
    Je termine ce trail sans avoir trop forcé et l’après course sera sans problème.
    Porter les couleurs de l’afa.asso sur ce type de course, aussi médiatisée, est un grand honneur pour moi surtout quand je vois le regard du public se tourner sur les inscriptions de mon maillot.
    Merci à la famille d’avoir fait le déplacement et d’avoir été là sur plusieurs passages de la course. Votre présence était tout simplement la cerise sur le gâteau sur ce sublime week-end.
    Merci également à Stéphanie et la famille qui ont mis à ma disposition leurs photos.

    Le récit d'Alex

    CLASSEMENT

    TEMPS DE PASSAGES

     PHOTOS


    La Biokinergie
    * (étymologiquement Bio = Vie, Kiné = Mouvement, Energia = Energie) est une technique de soins manuelle, très douce dans son application. Elle est pratiquée par des masseurs-kinésithérapeutes ou physiothérapeutes qui ont suivi une formation complémentaire de quatre ans au sein du CERB (Centre d'Enseignement et de Recherche en Biokinergie).
    Elle utilise comme moyens :
     . la normalisation du système énergétique chinois traditionnel par l’intermédiaire des points cutanés répertoriés
     . la libération des tensions myofasciales
     . la levée des microblocages articulaires.
    Elle agit essentiellement par voie reflexe.

    Pour en savoir plus :
    http://mk-biokinergie.com
    Ma praticienne : Mme BOURGEOIS Patricia – 80, montée du Bru – 38300 CRACHIER – tel : 04.74.28.23.44


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  • Commentaires

    1
    Jabac
    Jeudi 19 Juillet 2012 à 19:45

    Superbe récit Wilfrid ! Il représente bien ce que tu as vécu pendant la course, mais aussi ce que nous, tes supporters avons vécu en t'accompagnant ! Je suis toujours aussi fière de toi et de ton engagement pour les MICI.

    2
    Lartdeschoix07
    Samedi 28 Juillet 2012 à 15:44

    Le plaisir est pour moi. Heureux d'avoir fais ta connaissance.


    Et puis je pense que l'on devrait se recroiser vu que nous allons être voisin...


    En tout cas un très beau récit que voici.

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    3
    Mardi 2 Octobre 2012 à 09:42

    Superbe récit ! L'attente va être longue maintenant que j'ai mon dossard pour l'édition 2013.

     

     

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