• Sacré Trail des Collines – Dimanche 18 mars 2012

    Un sacré Trail effectivement, le terme est bien choisi !
    C’était la 6ème édition pour ce sacré trail organisé par le CMI de Tullin. Au programme 35 km pour 1350m de dénivelé positif en cumulant les 9 bosses à franchir de 150 à 200m chacune.

    Parcour Sacré Trail des Collines                        Sacré Trail des Collines – Dimanche 18 mars 2012

    Le soleil n’est pas encore levé, le réveil sonne, il est 5h30.

    J’ai un peu de route à faire et connaissant les lieux pour avoir fait la reconnaissance du parcours il y a deux ans avec Raymond et Benoit, je sais que les places pour se garer en voiture sont très limitées, je ne traine donc pas. Mon beau père m’accompagne et nous arrivons au monastère de Parménie une bonne heure avant le départ prévu à 8h30. Déjà quelques voitures sont stationnées sur le bas côté de la route, le ciel est sombre sur la Chartreuse et la température est plutôt douce (7°) en ce début de matinée.
    Je vais retirer mon dossard, l’organisation est au top, et discute quelques instants avec Benoit. Il ne participera pas à la course, il a endossé la casquette du photographe officiel du CMI !
    Je me prépare tranquillement, le monde commence à arriver. Parmi la foule j’aperçois Julien Chorier (résultats 2011
    : Vainqueur du Grand Raid de la Réunion (162 km - 9650mD+), vainqueur de l'Hardrock 100 de Silverston dans le Colorado (161 km - 10360mD+), et tant d'autres...), licencié au club Tullinois. Il est impressionnant de sérénité et sa musculature démontre que nous avons bien à faire à une grande icône du Trail français !
    Le maillot afa sur les épaules et le dossard épinglé, je file m’échauffer car la course va être longue. Je sais que je pars pour un minimum de 4h30 de course à pied. Cette fois-ci, pas question de coller à la 1ère féminine car entre le trail de Fontaine de Vaucluse et celui-ci, je me suis bloqué le dos. Donc avec un arrêt presque total de 15 jours (une seule sortie de 50min), deux visites chez la biokinergiste* et sans aucune préparation spécifique je me suis lancé sur cette distance avec objectif de finir tranquillement et tester mon dos. (d’autres grands défis m’attendent cette année, et je dois faire attention à moi, je dois m’écouter…)
    Ma compagne et ma belle mère arrivent, nous échangeons quelques mots. Elles m’encouragent et je me dirige sur la ligne de départ située devant la chapelle de Parménie.

    chapelle de parménie
    [Chapelle de Parménie: ce site exceptionnel a été occupé par l'homme depuis la nuit des temps. Au VIIIe siècle, c'est un refuge pour les évêques de Vienne et de Grenoble, chassés par les Sarrasins. La chapelle, dédiée à la Sainte Croix, fait de Parménie un lieu de pèlerinage reconnu (pélerinage le 4 septembre). Son intérêt est accru par l'inondation spectaculaire de Grenoble le 12 septembre 1219. Cette année-là, les habitants de la région se rendirent sur la Sainte Montagne de Parménie pour remercier le Christ et la Vierge de les avoir épargnés. Ceux qui ne purent se rendre sur la colline restèrent dans la plaine, à Beaucroissant. Des marchandises circulèrent : de ces échanges naquit la fameuse foire de Beaucroissant. Pèlerinage et foire étaient désormais liés.]

    Les dernières recommandations sont données, on nous annonce de la pluie pour la fin de matinée… Le compte à rebours commence : 3, 2, 1, 0 ! Le top départ est donné au son de la trompette par un jeune homme. Belle idée, c’est joyeux, ça change !
    Nous attaquons par une petite boucle dans la foret autour du monastère histoire d’étirer le peloton et entamons la 1ère descente de la course. Je la prends tranquille, il ne faudrait quand même pas que mon dos me pénalise dès le départ. Nous débouchons sur un chemin où est posté Benoit le photographe.

    Sacré Trail des Collines – Dimanche 18 mars 2012Nous traversons la départementale, qui mène au domaine, pour arriver à la 1ère bosse du parcours. Pendant l’ascension, que je prends en marchant, pas mal de coureurs me doublent. Je les regarde filer avec un peu d’amertume, je dois avouer et vois passer deux gars du club voisin de St Alban de Roche et les encourage. Le temps couvert ne me permet que partiellement d’admirer la vue sur les massifs de la Chartreuse. Alors que le parcours passe dans les sous bois, je contemple les arbres endormis qui bientôt seront habillés de leurs feuilles de printemps. Je relance lorsque la pente s’adoucit et me teste sur la 1ère descente. Elle passe bien, je rattrape quelques coureurs, pas de douleurs au dos mais je sens déjà que mes jambes ne sont pas au rendez-vous. Nous suivons un petit ruisseau lorsque le parcours se dirige droit dans la pente au milieu de la forêt. Le chemin est recouvert de feuilles, ça glisse un peu, je le prends tranquillement mais pourtant les premières douleurs apparaissent au niveau des mollets qui commencent déjà à tétaniser !?! Je ne compte pas reproduire les mêmes erreurs que sur le petit savoyard et je pense que mes manchons de compression me serrent trop, surement le manque d’habitude. Je décide alors de les baisser sur les chevilles. Ça va d’un coup nettement mieux ! Le premier ravitaillement est là, mon effort n’est pas violent depuis le départ, je ne consomme pas trop d’eau ni même les barres que j’ai sur moi, je ne m’arrête donc pas. Un peux plus loin, je jette un œil sur le cardio, rien à dire, j’y vais vraiment tranquille : 1h00 pile pour les 10 premiers kilomètre et le rythme cardiaque ne monte pas plus haut que 162. Alors que nous attaquons une belle côte, le temps se couvre de plus en plus et quelques gouttes comment à faire leur apparition. Un peu plus tard, la pluie s’intensifie et un coureur devant moi s’arrête pour enfiler sa protection, j’en fais de même. Le froid commence à s’installer, les vêtements sont un peu mouillés mais la chaleur du corps dans le coupe-vent me permet de garder quelques forces et avance maintenant à allure modérée sur une portion de chemin roulante avant d’arriver sur le village « la Forteresse » ou règne une magnifique église. Nous traversons « le Rival » par l’intermédiaire d’un joli pont de bois pour accéder à « Valette ».

    Sacré Trail des Collines – Dimanche 18 mars 2012

    A ce moment là, deux coureurs me dépassent tout en discutant sur leur objectif de course : leur but étant de finir ce trail en 4h20. Je me dis, pourquoi pas, je me remotive pendant cette montée et essaye de les suivre, en vain ! J’ai pas de force, pas de jambe et je n’ai surtout pas envie de me faire mal. Le point positif à cet instant, c’est que la pluie ne me gène absolument pas, je n’ai pas froid. Un long chemin sur les crêtes arrive, le brouillard enfume les vallées avoisinantes c’est formidable, seule les cimes des arbres apparaissent alors que tout le reste est emmitouflé dans une épaisse brume, j’adore ! Le chemin descend et nous rejoignons le hameau « Mont » il y a quelques jolies bâtisses aux façades de pierres rondes. Le courage me manque pour prendre quelques clichés je commence à être bien entamé… Nous traversons une nouvelle fois la route avant d’attaquer la 5ème montée de la matinée qui mène au « Pré Magdelon » ou nous attend, plus loin, le deuxième ravito. Un peu plus haut, je recroise Benoit vêtu de sa cape imperméable, j’échange quelques mots mais ne m’attarde pas à cause du froid. A cet instant je n’ai pas idée de l’heure qu’il est, je sais seulement que la moitié du parcours est passée et que ça me réconforte un peu car les kilomètres commencent à ce faire durement sentir. A ce moment là, je me concentre sur des images pour tenir le coup, ma Sarah, la famille, l’association afa, la montagne, etc. je dois tenir le coup ! Dans la montée et au détour du dernier virage avant le ravito, j’entends les voix de quelques spectateurs qui encouragent les coureurs. Quelle idée de sortir par un temps pareil !? « C’est lui, c’est Will » « Allez Will » Je lève les yeux et reconnais ma compagne et ses parents. Quelle agréable surprise ! A un moment où j’étais dans le dur, leur présence me redonne un sérieux coup de main, merci encore ! Je profite de ce moment et du ravito pour recharger les batteries et repars du « Col Lachard » sourire aux lèvres.

    Sacré Trail des Collines – Dimanche 18 mars 2012                       Sacré Trail des Collines – Dimanche 18 mars 2012

    Malgré les kilomètres qui arrivent, sans trop de grosses difficultés, je ne parviens toujours pas à trouver une allure correcte. Les descentes sont de plus en plus dures pour moi et mes poursuivants me rattrapent facilement. Le froid s’intensifie, la pluie se transforme en grésil. L’impact sur mon coupe-vent trempé me rappelle les vacances en camping, lorsque la pluie tombe sur la tente, des grands moments !
    Je me trouve un compagnon de route et faisons connaissance tout en courant. C’est encore un gars du club voisin, décidément ils sont venus en force. Nous passons à travers de magnifiques forets de conifères. A l’intérieur il y fait sombre mais cela permet quelques instants d’être (un peu) à l’abri. Je laisse partir mon camarade de jeu lors d’une petite montée que je ne peux que prendre en marchant. Les chemins deviennent de plus en plus boueux et les flaques grossissent à vue d’œil. Je ne suis pas au top de ma forme mais j’arrive encore à faire l’effort d’éviter les flaques quand je le peux mais ne parviens plus à les sauter !
    Le froid commence à être vif et mes vêtements sont complètements imbibés d’eau. Lorsque je réajuste mes vêtements qui remontent, le ressenti est glacial, une horreur pour le corps ! Depuis un moment je joue à « je te double, tu me doubles » avec un petit groupe de coureurs. Les regards se croisent mais aucun mot ne sort car l’effort est dur et dans ces moments là mieux vaut rester concentré et garder ses forces. Nous arrivons dans une pente raide dans un pré. Encore une, mes jambes n’en peuvent plus et c’est d’autant plus dur qu’une nouvelle invitée vient de faire son apparition : la neige !

    Sacré Trail des Collines – Dimanche 18 mars 2012
    Un instant auparavant ce qui tombait du ciel était liquide, tout d’un coup une nappe perceptible descend du ciel et les premiers flocons se posent sur moi avant d’atterrir sur le sol. Le ballet des flocons m’amuse, je me dis que ça stoppera peut être les gouttes d’eau qui ruissèlent sur la visière de ma casquette. Très vite, la taille des flocons augmente et commence à recouvrir le sol. Au dernier ravito le sol est blanc, nous sommes à environ 760m d’altitude. Je m’arrête et mange quelques « truc mouillés » et bois un peu de coca. Cette petite pause est bien agréable puis je repars avec deux personnes. L’une d’entre elles n’est vraiment pas bien, je leur souhaite tout de même une bonne fin de course. Le froid me paralyse les doigts et je sais que j’ai des gants dans mon sac. Il m’aura fallu une bonne dizaine de minutes pour trouver le courage et la force de m’arrêter de trottiner, car c’est tout ce que mes jambes sont capables de faire désormais, d’enlever le sac qui me tient le dos bien au chaud et de l’ouvrir avec mes doigts engourdis. Je finis par attraper les gants, maintenant il faut les enfiler… La tache n’est pas facile, mais la récompense est totale ! Mes doigts se réchauffent en un instant et le moral remonte. J’en profite pour prendre un gel car je sais qu’il reste encore deux descentes et que la dernière côte avant l’arrivée est terrible. Avant de recouper, pour la dernière fois la route qui mène au domaine de Parménie, nous passons a travers les bois dans un sentier totalement immergé par la boue ce qui rend la « promenade » extrêmement glissante.

    Sacré Trail des Collines – Dimanche 18 mars 2012                        Sacré Trail des Collines – Dimanche 18 mars 2012

    J’asseye d’emprunter les bords du sentier et marche sur la neige fraiche mais c’est le même effet : ça glisse, je me marre. J’entame la dernière descente, j’ai l’impression de ne jamais en voir la fin, c’est épouvantable. Je me rappelle les lieux lors de la reco et le souvenir de l’avoir descendue à un bon rythme, tout l’inverse d’aujourd’hui. Le physique et la préparation me manquent c’est indéniable mais le moral est toujours là et quand le moral va, tout va !! Enfin j’aperçois la route, nous la longeons sur quelques mètres, les signaleurs nous encouragent et nous partons à l’assaut de la dernière côte. La première partie est relativement pentue et le sentier alors détrempé reste tout de même facile. Dernier virage sur la droite, on entre dans la même forêt que la petite boucle de début de course et direction droit dans la pente, le dernier gros effort de ce trail. Le passage est très raide et les conditions météo on rendu le chemin extrêmement difficile et glissant. Une demi-dizaine de coureurs se suivent à la « queuleuleu » essayant tant bien que mal de se sortir de cette galère. La fatigue ne me permet pas d’aller plus vite qu’eux mais je reste concentré sur le choix de mes appuis et je parviens à les dépasser. Merci également à l’organisation d’avoir mis en place une corde tendue entre deux arbres pour pouvoir nous aider tant la pente est raide ! Le plus dur est enfin passé, le sas d’arrivée est en vue, je fais un dernier effort mais les jambes sont cuites, impossible de courir sur le faux plat. Je trottine et passe la ligne d’arrivée. Je remarque que le chronomètre de la course est débranché… ha ouais quand même, là j’ai fait fort ! Je monte les dernières marches pour rejoindre le vestiaire mais avant je me réchauffe le corps qui est complètement exténué et glacé par un bon thé chaud, ça fait un bien incroyable ! A ce moment là, la course est terminée !

    L’objectif est réussi, j’ai atteint la ligne d’arrivée (en 4h55) et mon dos ne m’a posé aucun souci, ni même la semaine qui aura suivi la course. Je suis bien fatigué, mon corps à souffert mais le moral était toujours présent, c’est l’essentiel ! Ce fut, en dépit de la météo, une très belle course et remarquablement organisée. Le parcours est très exigeant, magnifique quand le temps permet d’admirer le paysage et très bien balisé. Ce fut également un très bon entrainement pour le mental.

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    La Biokinergie
    * (étymologiquement Bio = Vie, Kiné = Mouvement, Energia = Energie) est une technique de soins manuelle, très douce dans son application. Elle est pratiquée par des masseurs-kinésithérapeutes ou physiothérapeutes qui ont suivi une formation complémentaire de quatre ans au sein du CERB (Centre d'Enseignement et de Recherche en Biokinergie).
    Elle utilise comme moyens :
     . la normalisation du système énergétique chinois traditionnel par l’intermédiaire des points cutanés répertoriés
     . la libération des tensions myofasciales
     . la levée des microblocages articulaires.
    Elle agit essentiellement par voie reflexe.

    Pour en savoir plus :
    http://mk-biokinergie.com
    Ma praticienne : Mme BOURGEOIS Patricia – 80, montée du Bru – 38300 CRACHIER – tel : 04.74.28.23.44


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  • Commentaires

    1
    Oliv dit Zeitoun
    Mardi 20 Mars 2012 à 14:06

    Moi je dis joli!


    A bientôt, je repère des tracés pour rouler.

    2
    Mumu de St Alban
    Samedi 24 Mars 2012 à 19:03

    Et hop, en voila un de réalisé.


     


    Avec la pluie intense assez froide que l'on a eu sur St Alban ce dimanche matin là, on a bien pensé à toi mais comme tu l'as dis, ça forge le mental.


     


    A bientôt.

    3
    Dimanche 1er Avril 2012 à 19:38

    >Oliv dit Zeitoun: Merci l'ami, mais c'était pas sans mal... Mais c'était que du plaisir !!

    >Mumu de St Alban: Parfois le mental, peut faire la différence sur une course... Conseil d'un ami commun

    4
    Jabac
    Mardi 3 Avril 2012 à 18:44

    Bravo Bravo Wilfrid !!! Je suis toujours à fond derrière toi, au quotidien pour te remettre d'aplomb et te motiver !!!! Gogogogooooooooo !!!

    5
    Mercredi 4 Avril 2012 à 09:10

    >Jabac: Toujours là pour me soutenir toi, ça fait du bien... Mais c'est le monde à l'envers, non ?!? héhéhééé

    6
    Samedi 21 Avril 2012 à 12:04

    Bonjour, merci de ton passage et ton com, c'est sympa. J'ai fait du marathon il y a longtemps, mais jamais c e genre de courses, ça aurait pu me plaire.


     


    Bon week end.


     


    Gerard


     


     

    7
    Jeudi 28 Février 2013 à 14:13
    Desperate RW

    C'est marrant, nous étions dans le massif de la Chartreuse la semaine dernière! Un sacré trail en tout cas!

    8
    Jeudi 28 Février 2013 à 16:09

    > Desperat RW: Ha ouais vous étiez pas loin de chez moi et vous vous êtes pas arrêté pour un p'tit run ensemble, ni même prendre un Macvin... 

    9
    Vendredi 1er Mars 2013 à 09:03
    Desperate RW

    T'es vers Grenoble? T'es pas dans le jura? Y'a plusieurs chartreuse? J'ai des soucis en géographie? Ca craint pour une instit'! On y retournera sûrement l'an prochain...!!

    10
    Vendredi 1er Mars 2013 à 10:08

    > Desperat RW: Non, je ne suis pas dans le Jura, c'est ma belle famille qui est là-bas. Moi, je suis vers Grenoble (Cf. onglet "Portrait") N'hésitez pas à vous arrêter si vous passer dans le coin . Je te rassure, il y a toujours qu'une seule et même Chartreuse... il y a bien celle-là aussi 

    11
    Vendredi 1er Mars 2013 à 10:55
    Desperate RW

    Oup's! Persuadée que t'étais dans le Jura... C'est l'histoire du comté qui m'a perturbée! Bon, bah je t'annonce que nous sommes des boulets! On aurait dû t'appeler quand nous sommes tombés en panne au col de porte!! Promis l'année prochaine, on passe te faire un coucou!!!

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